23 février 2007

Pat ! Merci...

(Partie 2)

Pat ! La même...

A mon arrivé le bar semblait s'asseoir sur ses bases. Le vieux, le jeune et les autres m'attendaient. Comme il se doit j'offre la mienne.


Merci, Pat' !

Celui-là vous le savez, direct en profondeur. La journée se termine, la nuit peut commencer et c'est alors que l'esprit voyage comme une bulle. Personne ne sait où elle ira...


Pat' ! la même...

Ma cigarette s'allume, je souffle et ton visage m'apparaît flou. Que se passe t-il ? Tu es là ou pas ?

Je me prends à rêver. Le bar est enfumé ton visage est clair... ce visage.

Mais voilà que pendant le processus de claircissement tu t'arrêtes au stade flou. Je persiste et signe...


Pat' La même...

L'atmosphère se fait lourde, je sue mais j'ai froid. Le temps s'est écoulé, les verres ont coulés et pourtant tu parais si loin.


Pat' ! La même...

Que reste t-il ?

Mon verre, ma clope, moi... et ton visage toujour enfumé. Pourvu que tu me reviennes aussi clair qu'autrefois. Autrement, je devrais m'effacer à mon tour. Oublier le plaisir des bulles. Perdre mes indispensables. Je t'espères, reviens-moi.


Pat' ! (Cela suffit... le verre est rempli)

Mais moi, je suis en manque de toi, de ton visage. Tu n'es que photo en noir et blanc, j'aime cet art mais je voudrais de toi faire mes couleurs.

Tu es là, je te voie disparaître, tu me regardes essayant de te retenir...


Pat' !

Merci...


Pat' !

Merci...

Arto Joe

Libellés :

22 février 2007

Pat ! Merci...

(Partie 1)

Pat! La Même chose


J'entre pour la énième fois (C'est la formule pour ne plus compter), les piliers de bar saluent leur poteau manquant.
Je leur retourne leur politesse.
Il manque comme une évidence...


Ah ! Le voilà !
Merci Pat'.

Celui là sera vidé d'un trait, ce n'est qu'une mise en bouche (On pourrait dire, mise au gosier).
Passons aux choses sérieuses, un deuxième...!

Lorsqu'elle est tirée la bière est froide, pourtant elle est chaude à l'intérieur. Personne ne fait attention à ce genre de détail...

Pat' ! La même chose !

Je tousse en allumant ma cigarette - l'énième aussi -, les verres succèdent aux clopes et les clopes aux verres.
Revoilà ton visage. Revoilà l'image du pourquoi de mon devenu.
La première fois que je t'ai vu, c'était dans un bar comme celui-ci.

Une noyade annoncée... une rasade de plus et jamais plus tu ne disparaîtrais comme moi que l'on ne sauvera plus.
Le bruit incessant autour de moi, s'intensifie, je peux hurler maintenant, on ne m'entend plus, on ne me voie plus, j'ai disparu.

Pat'! La même chose !

Que reste t-il ?
Une ombre, des ombres, mon ombre... et ton visage toujours aussi clair.
Pourvu que jamais tu ne disparaisses. Autrement la seule raison de ma présence ici ne serait plus.

Amer plaisir, sombre plaisir...
Mon prétexte c'est toi, pourtant tu en es la raison aussi.

Pat'! (ça va il le sait, il me connaît...)

Mais moi je ne te connais pas, visage clair. Tu es là, je te voie, tu me regardes me noyer...

Pat'!


Arto Joe

Libellés :

09 février 2007

Escales

Du noir comme décors,

Du noir sur les traces du temps,

Des tourbillons de souvenirs morts,

Des escales comme je mens,

Ta vie dans la mienne,

Il ne reste que tes maux,

Si l'amour est une chienne,

Je n’en garde que les crocs,

Dans mon coeur meurtrie,

Un tatouage de sang,

Une trace de ta vie,

Dans mes errances d’antan,

Le noir de la mort,

Le noir comme ciment,

Des tourbillons de remords,

Des escales de temps en temps.

Arto Joe

Libellés :

Retour de flamme !!!

Je m'attendais à ce qu'elle me jette comme un mégot trop consumer.
Je m'attendais à ce qu'elle me trouble tel l'eau le pastis.
Je m'attendais à ce qu'elle fasse de moi le dernier chiotte du dernier client... "sur le trottoir".

Il n'en fut rien.

Elle me regardait refermer la porte avec le sourire de ces mannequins qui venaient tout juste de s'empiffrer un rail. Le temps d'un détour vers le frigo qu'elle ouvrait déjà les cuissent avec désinvolture. Je me sentais son photographe d'amant avec une bière en guise d'appareil.

Je ne sais si je l'ai bu... Dans le cas contraire ce serait une connerie.

Je me souviens juste de la pénombre qui enveloppait son corps telle une feuille de "rizzla" le tabac. Je n'osais la brusquer de peur qu'elle déborde encore d'envie car je n'en pouvais plus. Marco m'avait offert trois tournées et moi six comme d'habitude... Je ne serais plus opérationnel.

Je me souviens aussi de ces rayons de soleil agressifs qui transperçaient les rideaux bleus léchant ses seins, leur donnant une allure de fruits inconnus, si délicieux.

Elle m'a regardé, de ce regard qui vous ferait tomber un oiseau du nid, un paille-en-queue de la falaise. Sur le moment, je ne saurais dire si elle me gratifiait de tout son amour ou de sa haine.
Cette impassibilité qui fait que le plus audacieux n'ose dire mot.

Mes nuits sans elle... et les siennes sans moi. Mes soirées sans sexe... et le sien si souvent abandonné. Mes amis qui ne sont pas les siens... et les siens inconnus. Ma famile qu'elle ne connait pas... et la sienne que j'ignore...

Elle me dit qu' avant moi, les autres... les "autres" hommes voulaient découvrir le moindre voile qui recouvrait son âme... et je n'ai pas compris...
Elle me dit que ce jour est un "non-jour", un coma, une pause pour que l'on oublie la douleur... et je n'ai pas compris.

Je me sentais bien... vidé... J'avais dégueulé mon trop plein d'alcool et la fumée que je rejettais me dévoilait encore son visage entre la crispation et le plaisir. Toute nue à mes côtés elle était encore toute chaude... c'est le froid de son regard qui me révéla la gravité de la situation.

Le temps d'écraser ma cigarette et je n'étais plus à elle.

Je venais de perdre cette femme... Sans rien, je me retrouve dans un appartement vide de sentiments.

Au bistrot Marco me dit que ce soir tout est pour lui...

Et moi je ne trouve aucun goût à cette bière...

_ "Joe ta bière est dégueulasse"...

Il m'emmerde... Je le savais... et pourtant ce soir cela me touche...

Comme la tournée du patron... comme ce reportage animalier sur les baleines à bosse... Comme cette photo de nous au pied du volcan...

J'avais oublié ce sourire...


Arto Joe

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